Les Perce Nuit
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Forum de la confrérie Les Perce Nuit sur le jeu le Seigneur des Anneaux Online
 
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 Une fuite éperdue

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Lunevent

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MessageSujet: Une fuite éperdue   Une fuite éperdue I_icon_minitimeMar 5 Mar - 11:38

Bonjour ici Smile

Voici l'histoire de l'un de mes personnages secondaires, je ne le sors plus souvent mais cette humaine possède néanmoins sa propre vie dont voici le début.

Ma famille, par pauvreté m’a cédé au plus offrant.

Une fois devenue adulte, mon maître voulait me faire courtisane, sans doute
pour me punir de n’avoir jamais su lui donner mon âme…


Une nuit après s'être repus de mon corps, après avoir
corrompu ma chair une dernière fois, il s’endormit, poisseux, immonde....
J'approchai doucement mes lèvres de son oreille pour lui susurrer
: « Ô cher maître, toi qui a reçu en legs de tes aïeux cette serpe
prise à un coupeur de gui de mon pays, toi qui m'as reçu de par ma mère
bafouée, vois une dernière fois comme je suis belle, ce soir je reprends ma
vie... »

Il ouvrit des yeux ronds, commença à vouloir parler, mais jamais le son ne
franchit ses lèvres que j'avais patiemment appris à détester, je fis glisser la
lame le long de sa gorge pour en faire jaillir le carmin de son sang. Pour la
première fois il me donna du plaisir, pour la dernière fois il posa les yeux
sur moi.

Couverte de sang, je pris le temps de me plonger dans l'eau de son bain pour
m'y rincer. D'expérience je savais que personne ne viendrait avant le petit
matin. Je savourais tranquillement ce moment et pris le temps de m'habiller. Il
eut été dommage de se faire prendre dans les couloirs de la maison échevelée
et couverte de sang.

Bien avant l'aube je pris le chemin de la terre de mes ancêtres, je dû me
cacher… souvent… tout le temps… Dès qu'une silhouette apparaissait à l'horizon,
attendre le moment pour frapper, sans haine, juste munie du besoin impérieux de
me nourrir. Ces jours d'errance sont encore aujourd’hui des souvenirs d'une clarté insoutenable, le
pain taché de sang au goût acre dans la bouche, l'eau chauffée par le soleil
brûlant ma gorge desséchée.

Après des jours et des jours, j'arrivais enfin aux portes de mon pays, enfin mon
pays, toi que je n'ai jamais connu, je vais courir sur tes vertes terres et y
faire expier nos ennemis...


Durant des mois, je parcourrais les collines balayées par les
vents sans but, la haine vissée au ventre. Le meurtre de mon maître ne m’avait
soulagé qu'un temps. Je haïssais l'humanité ! Je haïssais cette population que
je croisais dans les cités que je traversais, ces femmes insouciantes qui
déambulaient tenant par la main leurs enfants. J'évitai comme la peste les
tavernes bondées. Tous ces hommes qui buvaient, cherchant dans l'ivresse le
courage, l'oubli et que sais-je encore, me donnaient la nausée. Je finis par ne
plus me rendre dans les villes. J'errais, passant d'une région à une autre,
tuant pour me nourrir… tuant pour le
plaisir.


La vengeance me fut accordée mais à quoi bon. Mon âme
n'était pas apaisée, il me poursuivait jusque dans mes rêves. Je ne connaissais
pas le repos. Pourtant je ne regrettais rien, il me suffisait de repenser à son
souffle brûlant sur ma nuque, quand la nuit tombée, il venait rejoindre ma
couche. Il n'a eu que ce qu'il méritait. Je peux encore sentir ce frisson
d'excitation quand son sang a jaillit sous le baiser de ma lame.


Depuis quelques jours, je me sentais observée. D'abord une
sensation ténue à laquelle je n'avais pas prêté attention, je me méfiais de
tout, cette sensation était sûrement crée par mon esprit malade. Mais les jours
passaient et cette sensation ne décrue pas, au contraire, je ressentais très
distinctement une présence. Amis ? Je n’en avais pas. Ennemis ? Ceux que je
m’étais fait étaient morts sous mes coups acharnés. J'observais... je
cherchais... je tentais des feintes en me cachant rapidement pour voir qui
pouvait me suivre. Rien. Je perdais patience, je hurlais des imprécations
espérant ainsi faire réagir l'entité qui me suivait. Rien. Perdais-je la raison
?


Je ne pouvais plus supporter cette sensation, j’étais
persuadée que l'âme de mon maître me poursuivait pour reprendre la liberté que
je m’étais offerte au prix de sa vie. Je fuyais droit devant moi, laissais
échapper mon sac sur le sol. Je ne pris pas le temps de le ramasser, je
poursuivais ma course éperdue. Ma gorge était en feu, je n'avais pas mangé ni
dormit depuis plusieurs jours. Mes vêtements étaient en lambeaux, déchirés par
les ronces et la végétation que je traversais sans y prêter attention. Je
tombais, me relevais aussitôt, je savais pourtant que cette course allait
devoir prendre fin, mais tant qu'il me restait un soupçon d'énergie, je ne
m'arrêtais pas.


Je ne savais pas où j’étais, je ne savais pas où j’allais.
La région semblait déserte, les arbres se dressaient sur mon chemin, le soleil
me brulait la rétine, j'avais terriblement soif. Mais toujours je sentais cette
présence grandissante et étouffante autour de moi. Mais où se cachait-elle ?!
J'aperçu un peu plus loin, les ruines d’une ancienne forteresse. Je rassemblais
mes dernières forces pour m'y rendre, espérant, à défaut de trouver le repos,
pouvoir me reposer un instant à l'ombre et peut-être trouver de l'eau.

Terrible erreur ! Ces jours d'errances sans sommeil avaient émoussés mon
attention. Je franchis sans aucune précaution le seuil de la gigantesque porte,
pénétrais dans une longue salle et me jetais sur le sol, épuisée.


Un ricanement retenti derrière moi. Je me retournais aussi
vite que possible et me trouvais face à un groupe composé de quelques hommes,
sans aucun doute des pilleurs de tombe. Je ne pouvais pas fuir, j’étais cernée.


Il me restait juste ma haine et ma lame que je serrais de
toutes mes forces. Je trouvais le courage de me redresser une dernière fois
sans trembler. Le ricanement cessa. Je pus voir une lueur d'incrédulité dans le
regard de l'homme que j'atteignis en premier. J’eus le temps de lui enfoncer ma
lame en plein cœur avant qu'il ne réagisse. Je sentis une main me saisir par
les cheveux. Je sentis la froideur de l'acier ricocher sur mes côtes puis mon
sang se répandre sur le sol en une flaque poisseuse. Je me sentis chuter sur le
sol et puis plus rien...
Le néant...
Le repos…
Enfin…


Dernière édition par Lunevent le Ven 8 Mar - 6:55, édité 2 fois
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Lunevent

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MessageSujet: Re: Une fuite éperdue   Une fuite éperdue I_icon_minitimeMer 6 Mar - 10:30

Cauchemar

La douleur.
Je me souviens de la douleur parcourant mon visage et mon corps alors que je m’éveillais.
J’ouvris les yeux mais une lueur vive me força à les refermer aussitôt. Des
sons étranges parvenaient à mes oreilles. J’essayais de me concentrer malgré
les vagues de souffrance qui me traversaient de part en part et distinguais effectivement de faibles
plaintes. Je pris soudain conscience que ces gémissements provenaient de ma
propre gorge avant de sombrer aussitôt dans un lourd sommeil peuplé de rêves
étranges.

Je courrais.
Je courrais dans une forêt dense peuplée d’arbres
aux troncs difformes formant des figures torturées qui suivaient ma course en
grimaçant, cherchant à m’agripper de leurs branches allongées et crochues.
Devant moi, des racines surgissaient du sol se mettant en travers de ma route
afin de me faire trébucher. Je parvins à les éviter, la terreur me guidant tel un phare me montrant le chemin à travers les écueils.

Je surgissais enfin de la terrifiante forêt pour déboucher devant un lac immense à
la couleur sanglante qui stoppa net ma progression. Une aura lugubre se
dégageait de ce lieu. Je tombais à genou dans la boue collante du rivage tandis
qu’un corbeau me survolait coassant sa sinistre chanson avant de se transformer,
tel un métamorphe grotesque, en un gigantesque ours au pelage d’une blancheur
immaculé.

Je levais les yeux vers le ciel comme pour chercher une aide divine ou peut être
une rédemption et il me sembla que je hurlais alors que je vis, surgissant des
cieux, une main titanesque s’approcher de mon visage semblant vouloir me broyer
entre ses doigts ensanglantés.

Je m’éveillais dans un sursaut terrifié pour me retrouver nez à nez avec un
corbeau immobile et silencieux posé sur ma poitrine me fixant tranquillement. Je
restais pétrifiée, les yeux perdus dans le regard noir du corbeau, une sueur
glacée inondant mes tempes et mon dos.
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Lunevent

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MessageSujet: Re: Une fuite éperdue   Une fuite éperdue I_icon_minitimeMer 6 Mar - 13:18

Plantigrade

Après un court instant qui me sembla une
éternité, le volatile s’envola dans un froissement d’aile et sortit par une
porte entrouverte située juste en face de moi.


Je repris mes esprits petits à petit et
réalisais que je me trouvais dans une petite chambre aux murs de bois brut distillant
une subtile odeur de sève et sans aucune décoration. Aucun meuble hormis le lit
que j’occupais et un tabouret, le tout taillé dans le même bois brut que les
murs. Une couverture rêche mais d’une propreté indéniable me couvrait à demi et
je constatais que j’étais vêtue d’une longue tunique de laine bleue toute
simple mais toute aussi propre.


Une fenêtre à ma gauche laissait entrer la
lumière du jour que n’entravait aucun rideau, je pouvais distinguer des arbres
au dehors et entendre la mélodie du vent dans les branches ainsi que le
gazouillis joyeux des oiseaux. Manifestement, je n’étais pas en ville et
curieusement cela me rassura un peu.


Machinalement, je portais la main vers mon visage
d’où pulsait une douleur sourde et y rencontrais ce qui me semblait être un
pansement. Je ne cherchais pas à l’enlever et tentais de me redresser. Une
douleur fulgurante émanant de mon bassin me fit grimacer et retomber pantelante
sur le lit, le souffle coupé.


Avant que j’ai le temps de reprendre mon souffle,
j’entendis un mouvement au pied du lit comme une grosse masse essayant de se déplacer.
Un souffle puissant ainsi qu’un grognement sourd retenti dans la chambre. Je
tournais la tête tout doucement vers l’origine de ce bruit qui ne présageait
rien de bon et vis, trop saisie de surprise pour émettre un son, un ours tout
blanc se lever puis s’asseoir sur le sol à côté du lit. Il pencha la tête d’un
air vaguement intrigué en me regardant, sa gueule béante me soufflait son
haleine chaude et légèrement nauséabonde en plein visage laissant apparaître
ses crocs luisant de bave. Etrangement, j’eus l’impression qu’il me souriait et
je n’eus soudainement plus peur.
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MessageSujet: Re: Une fuite éperdue   Une fuite éperdue I_icon_minitimeVen 8 Mar - 6:47

La voix du silence

J’ouvrais les yeux à nouveau. Une paisible
pénombre régnait dans la chambre signe que la nuit était tombée, seule une
bougie accrochée sur un mur dispensait une lumière tremblotante. L’ours souriant
n’était plus là mais à sa place assis sur le tabouret, je pouvais distinguer un
homme vêtu d’une longue robe d’un vert sombre. Il me regardait sans bouger ne
serait-ce qu’un cil.

Nous nous observâmes de longues minutes en silence.
De longs cheveux en bataille bruns parsemés de gris retombaient sur ses épaules et
venaient manger une partie de son visage bronzé et sillonné de rides.
Le plus marquant était ses yeux d’un gris sombre rappelant
la couleur des nuages les jours d’orage avant que le ciel ne se déchaine.
Sur son épaule le corbeau, silencieux lui aussi, lissait son plumage s’interrompant
de temps à autre pour bécoter le cou de celui qui était visiblement son maître.


Je m’agitais mal à l’aise face au regard de cet homme qui semblait me transpercer
et lire mes pensées comme dans un livre ouvert. Il finit par se lever, faisant
fuir son compagnon à plume, et s’approcha doucement de moi. Je ne pus
retenir un profond frisson de dégoût devant cet homme si proche de moi, la
dernière personne m’ayant approchée de cette façon étant mon défunt maître.


Un terrible sentiment de panique s’empara de tout mon être. J’étais clouée dans ce lit trop faible pour me défendre,
à la merci de cet homme qui certes m’avait sauvé et soigné mais dont je ne connaissais rien.
Il dû le sentir car il leva une main en signe d’apaisement puis me
désigna le pansement qui me couvrait une partie du visage. J’essayais de me
calmer et de me détendre… En vain. Je fermais les yeux pour tenter de me
contrôler.


Je percevais, alors qu’il se penchait sur moi, une odeur de musc, d’humus et de bois humide.
Avec des gestes d’une douceur infinie, il détacha le pansement qui couvrait
une partie de mon visage, appliqua sur la plaie un onguent épais à l’odeur
d’argile et posa dessus un pansement propre.
Quand il eut terminé, il s’assit de nouveau sur le tabouret, attendis que je me
calme et me fit signe de pratiquer la même opération sur la blessure de mon
bassin. Puis il sortit de la pièce laissant entrer l’ours immaculé qui s’assit
lourdement en bousculant le tabouret et se mit à me regarder, la tête penchée,
la gueule ouverte dévoilant son sourire carnassier.
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MessageSujet: Re: Une fuite éperdue   Une fuite éperdue I_icon_minitimeLun 11 Mar - 9:02

Convalescence

Ainsi passèrent les jours, l’homme silencieux,
accompagné de son inséparable corbeau, venait me dispenser ses soins et me
nourrir sans que jamais aucun mot ne fut échangé. Le sentiment de panique que
je ressentais dès qu’il s’approchait trop près de moi finit par décroitre petit
à petit et il n’en subsista qu’un vague sentiment de malaise.


Le reste du temps l’ours venait me veiller tel
un garde malade poilu et incongru. Soit il s’asseyait et me regardait avec une
attitude terriblement humaine, soit il se couchait au pied du lit et se
plongeait dans un sommeil, poussant parfois de petits grognements. Je me
demandais alors quels pouvaient bien être les rêves d’un ours. Je finis par oser le toucher,
passant ma main tout doucement sur son crâne poilu, cela ne parut pas le
déranger puisqu’il avança la tête de façon à ce que je puisse lui caresser
l’arrière des oreilles.


Je passais le plus clair de mon temps à
dormir, épuisée par la cicatrisation de mes blessures, mais enfin un matin, je pus
me lever. Avec précaution m’appuyant sur mon compagnon à quatre pattes, je fis
quelques pas jusqu’à la fenêtre et découvris ravie que la demeure était située
dans une petite clairière fleurie bordée de grands arbres touffus.


Je progressais chaque jour, poussant chaque fois
ma visite un peu plus loin : la pièce principale de la petite maison de
bois, puis le seuil de la porte et enfin l’extérieur où je passais de longues
heures allongée dans l’herbe à observer la course des nuages. Je pus bientôt
ôter définitivement les pansements et allait contempler mon visage dans le
reflet de l’eau de la rivière située à l’orée de la forêt, une large cicatrice
rosâtre et boursoufflée me barrait un coté du visage. Cela m’importais peu, au
moins je n’attirerais plus sur moi la convoitise et la concupiscence de mes
semblables…
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MessageSujet: Re: Une fuite éperdue   Une fuite éperdue I_icon_minitimeLun 11 Mar - 9:04

Liberté

J’étais libre…
Libre pour la toute première fois de mon
existence mais cette pensée loin de me rassurer me plongea dans un profond
désarroi. Qu’allais-je pouvoir faire maintenant ? Où irais-je ?


Je ne pouvais pas rester dans ce lieu jusqu’à
la fin de mes jours. Je n’avais aucun but et je ne souhaitais en aucun cas
retrouver ma famille qui contre un peu d’or n’avait pas hésité à me vendre
comme un vulgaire objet.


Toute à mes sombres pensées, je n’avais pas
entendu mon sauveur silencieux s’approcher. Il se tenait visiblement depuis un
certain temps derrière moi à une distance respectable, son ours sagement assis
à ses côté. Il tenait dans ses bras une petite boule de poil blanc qu’il me tendit
en esquissant un léger sourire. La boule se mit à s’agiter dans mes bras et une
petite langue rose vient me lécher le menton, je restais saisie de surprise, à
la fois incrédule et émue. Je compris alors que je ne serais plus jamais seule,
je levais les yeux vers mon compagnon silencieux en espérant qu’il puisse lire
dans mon regard mon émotion et mon infinie gratitude. Il haussa les épaules en
souriant et me tendis un grimoire épais en cuir sans titre, une carte et une
lettre.


Je confiais mon petit ours à son ainé qui
entreprit de lui faire sa toilette à grand renfort de coup de langue et pris
connaissance de la lettre. Il s’agissait d’une lettre de recommandation à l’attention
d’un certain Radagast le brun, elle disait que j’avais en moi toutes les
compétences requise pour l’aider dans la tâche qu’il s’était fixé… à l’écart
des hommes. La carte permettait de se rendre à Ost Guruth où vraisemblablement
je pourrais trouver Radagast et le grimoire contenait une foule d’information
sur les mœurs animalières…


Je partais le lendemain aux premières lueurs
du soleil, un solide sac à dos contenait mes quelques affaires et le petit ours
se dandinait joyeusement à côté de moi. Mon muet ami, m’accompagna jusqu’à la
lisière de la grande forêt sur laquelle il veillait. Nous ne nous attardâmes
pas en déchirants adieux, puisque nous n’avions jamais échangé un mot. Je
luttais contre ma répulsion maladive pour les contacts humains et le serrais
brièvement dans mes bras.


Je ne l’ai jamais revu mais je n’oublierais
jamais cette image de lui, immobile et silencieux, à l’orée du bois, me
regardant avec une infinie bonté alors que je partais à la découverte de ma
nouvelle vie, libre enfin de mener ma propre existence.

Fin
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MessageSujet: Re: Une fuite éperdue   Une fuite éperdue I_icon_minitime

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